Au cinéma, le bonheur n'est pas dans le pré jurassien
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Dimanche 3 mai, France 2 a rediffusé le jouissif film « Le bonheur est dans le pré ». Jouissif car entendre aujourd’hui dans un film une répartie comme « Mais non c’est pas lourd le confit » sans qu’une coupure sanitaire balance un message du genre « Attention le confit tue », il faut en profiter.
Eddy Mitchell, Sabine Azéma, Michel Serrault, François Morel, le toujours épatant Daniel Russo en aubergiste sauce au vin jaune, Catherine Jacob en aubergiste sauce aigre, les frères Cantona… Comédiens et comédiennes mijotent à petit bouillon dans une marmite de bons mots, de mimiques et de cocasseries.
A sa sortie le film a quand même provoqué quelques grincements par ici. C’est que, si le bonheur est dans le pré, il n’est pas dans le pré jurassien. Le film se déroule entre le Jura et le Gers, entre l’enfer et le paradis.
L’enfer c’est le Jura et plus particulièrement Dole (on y prononce plutôt Dauuuule), avec son climat sensé être pourri, son urbanisme glauque, ses salariées retorses, sa petite bourgeoisie coincée, et, le comble, une notable propension à la délation (« Mais t’as été dénoncé par la moitié du Jura ! »). Alors que le Gers c’est le pays de cocagne : le soleil, le foie gras, le confit, le rugby, l’armagnac, la musique… Bref, c’est le combat de la poularde au vin jaune contre la garbure et le confit de canard.
Tout ça n’enlève rien au grand plaisir de voir ce film, qui a quand même fait la fortune du Gers (on peut quand même dire sans vexer personne qu’il pleut aussi dans le Gers) lequel a profité à plein d’une belle campagne de promotion. Précisons que le film est certes sensé se dérouler à Dole, il n’y a pas pourtant pas été tourné… mais a toutefois bénéficié du « concours » du conseil régional de Franche-Comté.
Ca n’empêche pas d’aller et dans le Gers et dans le Jura. On commencera par un bras de fer comparatif. Face à face : un armagnac et une fine du Jura (de chez Stéphane Tissot de Montigny-les-Arsures ou de chez Pignier, à Montaigu, par exemple). Ou la poularde de Bresse face au confit…
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