Crise d’Entremont (1) : qui reprendra l’activité Comté ?
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Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), qui dépend du ministère de l’Economie et des Finances, poursuit ses travaux sur le dossier Entremont. Il s’agit de trouver une solution pour remettre le groupe savoyard à flot (lire sur ce même site : Crise d’Entremont (1) : la Franche-Comté est concernée).
Une remise à flot qui risque de s’apparenter à un dépeçage. Dans cette découpe, que deviendra la production de Comté contrôlée par Entremont via Juragruyère ? Un changement de main de Juragruyère pourrait s’assimiler à un séisme pour la Franche-Comté, et notamment dans le Jura où sont localisés les deux principaux sites d’affinage (à Vevy et à Poligny). Comme si Peugeot était repris par un fond de pension texan.
OPTIONS / Les activités d’Entremont mêlent à la fois des productions standard (exemples : lait en poudre, emmental), et des productions sous label de qualité (Comté, Beaufort, Reblochon…). Plusieurs options sont examinées, qui mettraient en jeu des sociétés françaises et étrangères.
Selon le quotidien breton Le Télégramme : « Plusieurs candidats potentiels sont sur les rangs, mais gardent un mutisme total. Le géant lavallois Lactalis (marque Président) s’intéresse à l’entreprise fromagère d’Annecy, mais la reprise totale pourrait se heurter à un problème de monopole européen sur le secteur de l’emmental : à eux deux, Entremont-Alliance et Lactalis pèsent plus de 40% du marché communautaire de ce fromage. Les observateurs évoquent également l’intérêt de Sodiaal… Des groupes étrangers attendent qu’Entremont-Alliance soit vendu par appartement. Le fromager Danois-Suedois Arla Foods, présent en Europe du Nord, mettrait volontiers un pied en France en reprenant l’activité emmental de base. Des dirigeants sont venus visiter l’usine française il y a peu de temps. Le groupe laitier néozélandais Fronterro, affiche les mêmes dispositions et s’approprierait volontiers l’activité lactosérum. » Dans ces conditions, Lactalis pourrait «hériter» des fromages possédant un signe de qualité, à commencer par le Comté. Selon le site challenge.fr la Sodiial (Riches Monts) pourrait intervenir via la joint-venture fromagère constituée avec Bongrain (Caprice des Dieux) en 2007. L’autre grand groupe laitier Français, Bel, ne semble pas concerné ou intéressé. Rappelons que l’affinage fut le premier métier de l’inventeur de La Vache qui rit.
LACTOCOMPATIBLES ? / Pour la filière Comté l’option Lactalis n’est pas une franche bonne nouvelle. Les cultures du géant laitier (www.lactalis.fr) et de la filière Comté n’étant pas spécialement lactocompatibles. La reprise par Lactalis, dans les années 1990, de la fromagerie Philipponat à Vercel dans le Doubs, avait déjà donné lieu à de sérieuses escarmouches. A noter, que le contrôle de cette fromagerie a permis, depuis le début de l’année, l’entrée de Luc Morelon, patron de la communication de Lactalis, au conseil d’administration de l’interprofession du Comté.
Existe-t-il une solution régionale ? Les fédérations des coopératives laitières du Doubs et du Jura ont constitué depuis quelques mois un fonds d’intervention pour se préparer à faire face à ce genre d’éventualité. Mais son montant sera-t-il suffisant pour leur permettre de jouer un rôle ? Si Juragruyère était mis à la vente, son prix serait estimé à 40 millions d’euros.
Lire l’article du Télégramme :
http://www.letelegramme.com/ig/generales/economie/entremont-alliance-plusieurs-candidats-a-la-reprise-19-06-2009-431373.php
Sur Lactalis, lire également sur ce site :
http://www.academieculinaire.fr/blog/?p=199
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