Crise d’Entremont (2) : La Franche-Comté est concernée
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Les feux de l’actualité sont braqués depuis quelques semaines sur la crise laitière. En arrière-plan, un autre front laitier s’est mis à bouillir et il concerne la Franche-Comté.
L’avenir du groupe laitier Entremont (1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 4 200 salariés), troisième société laitière française derrière Lactalis et Bongrain, inquiète de plus en plus. Les nouvelles venues de l’Ouest de la France n’annoncent rien de bon. Le site agrisalon.com se fait ainsi l’écho des déclarations de Gilles Bars administrateur d’Entremont et vice-président de la coopérative bretonne Eolys dont les 2 000 producteurs de lait livrent toute leur production au groupe Entremont. Selon Gilles Bars : « Entremont réfléchit à un partenariat, un adossement, avec d’autres groupes français ». Selon le quotidien breton Le Télégramme, une association dont l’objectif est de défendre les intérêts de ceux qui livrent leur lait à Entremont vient d’ailleurs de se créer. En Bretagne, des milliers de producteurs sont concernés.
DANS LES MAINS DE BERCY / Le Figaro du 18 juin révèle que « les équipes du comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) sont à son chevet pour lui éviter le dépôt de bilan. » Selon le Figaro, le Ciri étudie plusieurs projets « À commencer par une reprise d’Entremont Alliance par Lactalis, le numéro un des produits laitiers en France. Mais le groupe lavallois, qui ne fait pas de commentaires, ne serait en fait intéressé que par l’activité emmental d’Entremont. Autre possibilité : un rapprochement avec la Compagnie des fromages et RichesMonts, la coentreprise de Sodiaal (Candia) et de Bongrain (Caprice des Dieux). » De plus, Unicopa, coopérative bretonne, actionnaire d’Entremont est au plus mal.
ENTREMONT EN FRANCHE-COMTE / Cela fait plusieurs mois que l’avenir du groupe Entremont inquiète, et particulièrement en Franche-Comté. Entremont est un acteur majeur de la filière Comté. Un tiers environ de la production de Comté passe entre les mains d’Entremont.
Les fromages d’une cinquantaine de coopératives sont affinés chez Entremont (via Juragruyère) sur les sites jurassiens de Poligny et de Vevy. Entremont contrôle également l’importante fromagerie de Courlaoux, près de Lons-le-Saunier, développe des liens privilégiés avec la coopérative des Monts-de-Joux à Bannans (premier producteur de Morbier et de Mont d’or) et la non moins importante Fruitière du Massif du Jura de Pont-du-Navoy, établissement plus connu sous le nom de Combe d’Ain. Depuis quelques années, Entremont est également producteur de Morbier sur le site de Vevy et a noué un partenariat avec le fromager haut-saônois Milleret (rebaptisé depuis quelque temps Paturange). Entremont traite aussi la transformation du serum (petit-lait).
Le groupe Entremont, basé et développé depuis Chambéry, est contrôlé par le financier belge Albert Frère, dont l’horloge culturelle n’a pas grand chose à voir avec les longues durées d’affinage du Comté mais qui connaît bien, en revanche, le sens de l’expression faire son beurre. En clair : seuls comptent les résultats financiers. Si Entremont venait à changer de mains, cela ne serait pas sans conséquences pour la Franche-Comté.
Le groupe Entremont : www.entremont.fr
Le Figaro :
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=109599061
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